Le rôle clé des communes et des caisses de pension dans la transition énergétique en Suisse
OPINION. Les communes manquent de moyens financiers et humains pour réaliser leurs projets de transition énergétique. Les institutions de prévoyance peuvent financer ces infrastructures
Projet GeniLac à Genève. Le chantier de la station de pompage du Vengeron. — © Nicolas Schopfer pour Le Temps
César Pidoux Associé chez Gefiswiss
Parce que l’été a été plus chaud que jamais mais aussi parce que les autorités ont commencé à rappeler les acteurs de la branche à leurs devoirs, la finance verte se trouve à un tournant de sa jeune histoire. Dans un dossier spécial, Le Temps vous livre des clés pour mieux comprendre pourquoi finance et enjeu climatique peinent tant à faire bon ménage
C’est désormais une évidence. La Suisse n’a pas fait assez pour sa transition énergétique au cours des dernières années. La dépendance de notre pays aux énergies fossiles et à la production d’électricité provenant de nos voisins menace désormais la qualité de vie de tout un chacun ainsi que la compétitivité de notre économie.
La prise de conscience salutaire de ces derniers mois engendre plus d’investissements en faveur de la transition énergétique que des années de mesures incitatives. Appelons cela l’intelligence du porte-monnaie.
Dans son document «Perspectives Energétiques 2050+», la Confédération estimait en 2020 à plus de 1500 milliards de francs les besoins d’investissement d’ici à 2050 pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
Si une grande partie de ces montants sera financée par les acteurs privés (propriétaires immobiliers, industries, propriétaires de véhicules), les communes doivent également devenir des acteurs majeurs de la transition énergétique. Ceci passe notamment par la réalisation d’installations photovoltaïques, d’installations de biogaz, ou de réseaux de chaleur à distance. En 2014, l’Association suisse du chauffage à distance (Ascad) estimait les besoins d’investissement pour les projets offrant un rendement suffisant à 50 milliards de francs.
Côté pile: les besoins des communes
Ainsi, par exemple, Genève finance son réseau GeniLac, d’un coût d’environ 800 millions de francs. Mais la plupart des communes, bien qu’ayant des besoins nettement plus modestes, ne disposent pas des ressources financières ou humaines pour réaliser leurs propres projets, qui se chiffrent vite en millions. Et vu la grande fragmentation de ces projets, impossible d’émettre des obligations vertes.
Encore peu utilisé à ce jour, un outil à disposition des communes est la création du partenariat public-privé (PPP). Particulièrement pertinent pour des infrastructures énergétiques, le PPP permet à une commune de financer un projet sans trop grever le budget communal. Surtout, grâce à sa participation dans la société d’exploitation, la commune conserve un certain contrôle sur l’exploitation des infrastructures servant ses administrés.
Mais pour réaliser un bon PPP, il faut non seulement un projet offrant un rendement suffisant, mais également un partenaire apportant les compétences et solutions techniques qui souvent manquent aux communes.
Côté face: les besoins des institutions de prévoyance
Ainsi, par exemple, Genève finance son réseau GeniLac, d’un coût d’environ 800 millions de francs. Mais la plupart des communes, bien qu’ayant des besoins nettement plus modestes, ne disposent pas des ressources financières ou humaines pour réaliser leurs propres projets, qui se chiffrent vite en millions. Et vu la grande fragmentation de ces projets, impossible d’émettre des obligations vertes.
Encore peu utilisé à ce jour, un outil à disposition des communes est la création du partenariat public-privé (PPP). Particulièrement pertinent pour des infrastructures énergétiques, le PPP permet à une commune de financer un projet sans trop grever le budget communal. Surtout, grâce à sa participation dans la société d’exploitation, la commune conserve un certain contrôle sur l’exploitation des infrastructures servant ses administrés.
Mais pour réaliser un bon PPP, il faut non seulement un projet offrant un rendement suffisant, mais également un partenaire apportant les compétences et solutions techniques qui souvent manquent aux communes.
Des fonds infrastructures spécialisés
Il est clair que la plupart des institutions de prévoyance ne disposent pas des compétences internes pour développer et exploiter une infrastructure en partenariat public-privé avec une collectivité.
Mais elles peuvent désormais investir aisément au travers de fonds infrastructures qui se focalisent sur ce type d’investissements, sont à même de réaliser des partenariats public-privé et qui répondent aux exigences élevées de leurs investisseurs.
Il est à parier que le développement de l’offre de financement pour des partenariats public-privé engendrera un intérêt croissant de la part des communes et donc un accroissement des investissements dans les infrastructures énergétiques durables en Suisse.